Je ne résiste pas à l’idée de faire un petit billet sur un moment de bonheur pédagogique vécu ce jour.
Ceux qui nous suivent sur Twitter (@Pareils_FR) ont peut-être vu passer le tweet d’un des petits groupes d’élèves en difficulté avec lesquels je travaille sur le projet des petits dictionnaires des P@reils, un tweet qui vous informait qu’ils allaient présenter aujourd’hui le résultat de leur travail au reste des élèves de grande section maternelle de leurs classes.
La présentation se fait grâce au TBi portable installé dans une des deux classes concernées.
Je vous raconte d’abord brièvement le travail effectué avec le groupe.
Ce sont des élèves qui travaillent sur les petits dictionnaires des pareils (que vous pouvez d’ailleurs retrouver dans le dernier mis en ligne) et avec lesquels nous avons tenté de voir comment profiter de ce travail pour ce qui est des procédures.
J’ai donc choisi de travailler (grâce au TBi) sur deux des jeux mis à disposition par l’Inspection académique de la Mayenne sur leur page « Si on jouait aux maths » (http://appli-etna.ac-nantes.fr:8080/ia53/tice/OLD/liens_ressources/ressources/expo_maths/index.html) : COLOKU, puis MOZAÏK.
Le premier jeu, devait notamment permettre de retravailler sur les couleurs, sur le choix des attributs pour faire une collection, sur le concept de manque (il manque une couleur), et différentes questions d’organisation spatiale.
« Combien est-ce que tu vois de couleurs ? »
Evidement, comme beaucoup d’élèves qui entendent « combien », tous se mettent à compter non pas les couleurs, mais les ronds dispersés sur la feuille… J’aime ces petites questions pièges… réflexion… retentative… aide de l’ordinateur si nécessaire (animation où les points de même couleur se rassemblent en un seul point pour ne faire plus que quatre points sur la feuille)… On se rend compte que si on veut compter les couleurs il faut compter : jaune, vert, bleu, rouge, on trouve donc qu’il n’y en a que quatre, et nous voilà prêts pour découvrir le premier jeu : COLOKU.
Vous voyez qu’il ne s’agit que d’un très simple Sudoku COULEUR (niveau facile sur cette image).
Nous découvrons donc le jeu, manipulons, essayons, posons des hypothèses que nous vérifions, avec tout un travail sur le vocabulaire et l’investissement entraîné par la volonté d’argumenter pour chacun sa proposition, son hypothèse.
Bref, le jeu est compris et maîtrisé (comme on dit dans les livrets !) et les élèves réussissent même seul pour certains dans le niveau supérieur. Ravis par leurs réussites, mis en valeur par le résultat de leur travail, ils se sentent donc prêts pour un autre jeu encore plus complexe (et c’est bien comme cela que je leur présente !).
Mais, je les prépare aussi à retravailler sur les « pareils » pour aborder le second jeu. Nous allons devoir trouver ce qui est pareil entre le premier jeu COLOKU dans lequel ils sont maintenant brillants, et ce nouveau jeu plus complexe, MOZAÏK :
Voilà les aides que j’ai ajoutées pour le travail avec ce groupe :
Je vous laisse observer et deviner tout ce que les élèves ont trouvé de « pareils » entre les deux jeux, puis à l’intérieur même de MOZAÏK et de cette présentation! Époustouflant ! Si, si je vous assure ces élèves étaient vraiment en difficulté !!
Lorsque je rapportais à leurs enseignantes comment cela se déroulait dans les groupes, elles avaient du mal à y croire… Mais comme cela est chaque fois prévu, elles allaient bientôt pouvoir le découvrir lors de la présentation aux classes…
Bref, voilà la mosaïque complète que les deux petits groupes ont obtenue lors de la dernière séance :
Ils étaient bien prêts pour la présentation d’aujourd’hui avec le TBi installé spécialement dans la salle de classe…
Ce fut un de ces moments qui font s’envoler tout le poids des heures de travail, de doutes, de recherches, puis de doutes à nouveau. Un moment de bonheur pédagogique…
La joie de voir le regard ébahi des enseignantes devant la maitrise par ces élèves des objets et outils d’apprentissages devant la classe, leur surprise d’entendre des voix et argumentaires presque inimaginables pour elles, et le plaisir de voir dans les yeux des enfants « experts » la confiance, la fierté, l’étincelle…
Un vrai moment de bonheur, oui vraiment.
Quel métier formidable…